L’hiver serait-il plus propice à l’érotisme ? Manteaux noirs
bouffants, bonnets tombant sur des fronts plissés, relevés sur des tignasses
ébouriffées, teints blafards et cernes tristes s’étirant sur des visages
mous et humides : l’imaginaire convoqué par cette saison morne appelle à se
terrer chez soi.
Et pourtant… Lorsque l’on se prête à songer à toute la puissance
évocatrice des formes moulées dans le tissu, à la finesse des gorges
enveloppées dans des mailles serrées, à la peau où se coule un filet de
soleil pâle, aux envolées de la buée s’échappant des lèvres rosies et
chaudes, charnues car semblant mordre la condensation… la morve grasse
du nez s’efface aux profit d’un appétit inattendu qui met en branle une
voracité enfouie sous la laine.